[INTERVIEW] – Le rôle du modulaire de réemploi dans l’économie circulaire par Pierre Visonneau et Guillaume Hannoun.
Le 13 octobre 2021,
Merci au magazine Hors-site et à sa journaliste Frédérique Josse pour cet article sur la thématique Bâtiment modulaire et économie circulaire, mettant en évidence les réels bénéfices à installer un bâtiment modulaire de réemploi.
Découvrez l’interview de Pierre Visonneau, Directeur Général associé du Groupe Deltamod et Guillaume Hannoun, Fondateur de Moon Architectures qui portent un regard d’expert sur la place du Hors-site dans l’économie circulaire à partir des bâtiments modulaire de réemploi (modulaires d’occasion et modulaire reconditionnés).
Retrouvez un extrait de cet article ci-dessous :
ÉCONOMIE CIRCULAIRE : COMMENT LE HORS-SITE TIRE SON ÉPINGLE DU JEU ?
Et si on recyclait nos modules ? Si le hors-site devenait la pierre angulaire de l’économie circulaire, dans le secteur méga polluant du bâtiment ? Et si le modulaire réinventait la façon de penser le bâti, en imaginant pas une, mais plusieurs vies à chaque nouvelle construction ? Toutes ces interrogations sont loin d’être juste des hypothèses. Explications.
Mais le hors-site agit aussi dans l’après construction : il recycle ses modules, pour leur offrir une deuxième, voire une troisième vie. C’est même la raison d’être de la société Deltamod, fondée et codirigée par Pierre Visonneau. Novatrice, cette entreprise de réemploi de modules achète et loue des bâtiments d’occasion, qu’elle démonte dans son usine de la banlieue de Nantes, pour les remettre à niveau. Objectif ? Leur offrir une seconde vie, soit en modifiant leur usage, soit en les ré-utilisant pour un autre chantier, à destination des industriels et des collectivités. Depuis peu, dans cette logique d’allonger au maximum la durée de vie du bâti, Deltamod propose aussi à ses clients une maintenance curative et préventive de ses constructions d’un nouveau genre.
Le réemploi est la seconde nature de la construction modulaire Hors-Site.
“Le réemploi, c’est moins de déchets, moins d’émissions de carbone, moins de dépenses et un chantier moins long.”
Le réemploi serait-il l’avenir du modulaire ? Sa typologie particulière sous forme de blocs indépendants à assembler est en effet intéressante sur le plan pratique, contrairement au béton “qui fige une forme”. Mais aussi sur le plan économique -chantier moins long et moins coûteux- et environnemental -moins de déchets, moins d’émissions de carbone, explique Guillaume Hannoun, fondateur de l’agence Moon architectures.
“La société évolue, peut-on passer à côté ? Fait-on du jetable ou du réutilisable et transformable ?, interroge l’architecte, qui a construit, en 2015, un logement d’hébergement d’urgence dans le 16è arrondissement de Paris, pour l’association Aurore.
« Nous sommes dans une société liquide, dans laquelle tout est en mouvement, rien n’est immuable.”
Si “le réemploi ne concerne pas que Le bon coin”, pour reprendre la formule amusante de Pierre Visonneau, ce n’est pas que pour des raisons environnementales. Cela correspond aussi, explique Guillaume Hannoun, à l’évolution de notre vie moderne, basée sur un flux incessant de mobilité et de vitesse, comme l’explique le sociologue et philosophe britannico-polonais Zygmunt Bauman. “Nous nous sommes beaucoup intéressés à son concept de “société liquide”, dans laquelle rien n’est immuable, tout est toujours en mouvement… On ne fait plus toute sa carrière dans la même société. Les grandes entreprises sont challengées par les start-up…Bref, les choses évoluent de plus en plus vite”.
Pierre Visoneau pense aussi qu’il est nécessaire de faire évoluer les mentalités : “il faut modifier la façon de penser le constructif, qui n’est pas fait pour un seul projet. Notre métier, c’est justement de trouver des solutions techniques et économiques à des clients qui n’auraient pas pensé à l’occasion. Nous voulons structurer et professionnaliser une filière d’occasion pour proposer le reconditionnement de modules sur tout le territoire français, auprès de toutes les marques et de tous les secteurs”.
“Il y a deux solutions : prévoir une réversibilité sur place ou transporter le bâtiment, le désassembler et le récupérer pour un autre usage”.
Pierre Visonneau – Directeur Général associé du Groupe Deltamod
Source : Campus Hors-site – article complet en lecture gratuite